Acadie, accents, anciens mots, anglicismes : ce ne sont là qu’une partie des termes utilisés pour décrire nos particularités linguistiques lorsqu’on observe la langue en tant qu’« objet ».

On peut porter sur elle un jugement de valeur en la comparant à un français standard. Les linguistes l’examinent à la loupe pour dégager des structures particulières de formes, de sons et de sens. Mais la langue acadienne de la Baie est surtout orale et elle est faite pour communiquer. C’est celle qui sort spontanément de la bouche des gens qui habitent ce coin de l’Acadie. Il faut l’entendre pour la connaître.

Le Grand dérangement, Radio Radio et Herb LeBlanc chantent dans cette langue, en studio et sur la place publique, contribuant à mettre en valeur son originalité et sa richesse. Ces artistes et la radio communautaire CIFA ont ainsi réussi à créer une fierté linguistique qui échappe au jugement.

La langue a souvent élargi le sens de certains termes ou expressions associés à un mode de vie passé, comme les verbes carguer, embarquer et amarrer. On entend encore une forme originale du passé simple : « Il arrivit la brûme su l’échine ». Le « point » est substitué au « pas » : « C’est point vrai! ». Dans le contexte actuel, on emprunte plus souvent des mots à l’anglais. La langue reste néanmoins un tremplin solide pour comprendre le français des autres communautés francophones du monde. Il faut écouter le parler musical des Acadiens de la Baie.

Sources bibliographiques

CORMIER, Yves,Dictionnaire du français acadien, Fides, Montréal, 1999, 442 p.

Extrait sonore

Chanson de Herb LeBlanc C’est vraiment comme ça qu’on parle tirée du disque de Herb LeBlanc et amis intitulé « Hallo, c’est rinque moi ». Soumis avec l’approbation de Maria Hanna, fille de Herb LeBlanc.