Les centaines de chansons traditionnelles françaises conservées dans le folklore acadien nous fournissent le meilleur exemple d’un héritage culturel ancien qui a survécu au cours des siècles grâce à la tradition orale.
Comme la langue parlée, la chanson nous relie aux anciennes provinces françaises d’où sont partis nos ancêtres au 17e siècle. Des folkloristes venus de France ont constaté l’étonnante fraîcheur de ces chansons, qui n’ont rien perdu de leur beauté lyrique ici, même si beaucoup ont été oubliées dans la mère patrie.
Le répertoire du folklore acadien est très varié. Il est constitué de chansons comiques comme Le petit mari, de chansons d’amour comme En remontant la rivière, de berceuses comme La poulette grise, de chansons de soldats ou de marins et enfin, de longues chansons tristes, par exemple La complainte de Louisbourg. Beaucoup de ces complaintes ont été composées pour préserver la mémoire d’accidents ou de noyades.
Une même chanson pouvait parfois être interprétée avec différents refrains et mélodies. Ainsi, des chansons comme Trois beaux canards et Mon père a fait bâtir maison variaient beaucoup d’un chanteur à l’autre.
Le répertoire de la chanson traditionnelle acadienne s’est transformé rapidement au milieu du 20e siècle puisque divers autres styles musicaux sont arrivés par le biais de la radio, des disques, des chorales ou des cours de chant. Le père Anselme Chiasson, Helen Creighton et d’autres folkloristes ont réussi à préserver la mémoire des vieilles chansons en publiant celles qu’ils avaient enregistrées chez les Acadiens de la Nouvelle-Écosse.
Sources bibliographiques
CHIASSON, Anselme et Daniel BOUDREAU, Chansons d’Acadie, séries 1 à 4, nouvelle édition, Moncton, Centre d’études acadiennes, 2002; 5e série, Moncton, Éditions des Aboiteaux, 1979; séries 6 à 11, nouvelle édition, Moncton, Centre d’études acadiennes, 1996.
LABELLE, Ronald, Chansons de Pubnico et Grand-Étang, Halifax, Helen Creighton Folklore Society, 2008.