Avant le Grand Dérangement, et pendant le siècle et demi qui a suivi, il n’existe pas d’Acadiens qui se qualifient comme écrivains. On ne trouve que quelques rapports ou mémoires écrits surtout par des étrangers à l’Acadie (membres du clergé ou autres). Par exemple, dans la deuxième moitié du 19e siècle, en 1859, E. Rameau, un Français, publie une histoire sur les Acadiens et les Canadiens, « La France aux colonies », et l’abbé H. R. Casgrain, un Canadien, publie en 1887 une histoire sur l’Acadie, « Un pèlerinage au pays d’Évangéline », deux publications encore prisées par les lecteurs pour leur valeur historique. Par ailleurs, il y a aussi eu un certain nombre d’articles variés publiés par des Acadiens à la fin du 19e siècle dans des revues et dans les journaux francophones des provinces maritimes.
Il faut attendre le XXe siècle pour voir apparaître un début de littérature acadienne proprement dite. En Acadie de la Nouvelle-Écosse, quelques thésards acadiens commencent à s’exprimer par leurs travaux d’études, mais rarement en français. A partir de la deuxième moitié du XXe siècle notamment, des écrivains acadiens s’expriment à travers leurs publications : travaux de recherche, histoires romancées et poésie. Nommons quelques-uns de ces auteurs, parmi tant d’autres : la romancière Germaine Comeau, Baie Sainte-Marie, feu père Clarence d’Entremont, historien de Pubnico-ouest, et feu père Anselme Chiasson, folkloriste, Chéticamp. Depuis quelques décennies, de plus en plus de chansonniers acadiens s’expriment par leurs compositions originales, ce qui fait le plaisir de toute l’Acadie et même de la scène internationale.
Ce thème portant sur la littérature acadienne de la Nouvelle-Écosse présente, sans être exhaustif, quelques capsules d’auteurs.
Née à Pointe-de-l’Église, Georgette LeBlanc est entrée sur la scène littéraire acadienne par la porte d’en avant, et toute la parenté l’a accueillie comme une soldat revenant d’une longue mission. Elle ramène avec elle Alma et Amédé, les deux personnages de ses recueils qui remuent brillamment langue, racines et sentiments.
Germaine Comeau a déjà imaginé vivre dans une forêt loin de la France, survivre un été aux puits secs et flâner dans les rues de Laville. Même si elle a vécu presque toute sa vie dans le village de La Butte à la Baie Sainte-Marie, ses voyages en Amérique et en Europe ont attisé sa curiosité et nourri son ouverture sur le monde.
On a tendance à confondre aujourd'hui les termes « conte » et « légende ». Les véritables contes sont des récits oraux fictifs qui ne sont pas clairement situés dans le temps et dans l'espace. Leurs origines se perdent dans la nuit des temps et ils ont voyagé partout.