Jusqu’au milieu du XXe siècle où la majorité des Acadiens vivaient en milieu rural, les célébrations familiales et communautaires se déroulaient surtout à l’automne et en hiver. Ces fêtes avaient lieu une fois les travaux de la ferme et de la pêche terminés. Les gens disposaient donc de plus de temps et de plus de ressources financières et matérielles pour célébrer. Ces fêtes représentaient de beaux moments de divertissement et contribuaient à unir les villageois. Elles offraient aux jeunes des occasions de se fréquenter et même d’y rencontrer leur douce moitié.
On profitait de l’automne et de l’hiver pour organiser les frôlics, ces corvées communautaires qui se terminaient par une soirée sociale. On effectuait ainsi divers travaux comme labourer une terre, construire une grange, filer la laine, fouler une étoffe et scier le bois de chauffage. C’était aussi la saison des noces. Il s’agissait de fêtes qui duraient parfois plus d’une journée et qui réunissaient toute la parenté et une partie du village.
Les principales fêtes traditionnelles avaient lieu pendant la saison hivernale. Il y avait Noël, le Jour de l’an, les Rois (6 janvier), la Chandeleur (2 février), les jours gras, la Mi-Carême et Pâques.
Le pique-nique paroissial constituait pratiquement la seule grande fête communautaire pendant la belle saison. Depuis le milieu du XXe siècle, le genre de vie ayant beaucoup changé, les principales fêtes dans les communautés acadiennes se déroulent l’été. C’est le temps des festivals et des noces, sans oublier la fête nationale de l’Acadie, le 15 août.
La Chandeleur, le 2 février, signale le milieu de l’hiver. Selon une ancienne croyance, si l’ours ou la marmotte voit son ombre ce jour-là, l’hiver continuera pendant 40 jours. On disait que rendu à la Chandeleur, il fallait avoir « demi-cave, demi-grenier », c’est-à-dire qu’il ne fallait pas avoir consommé plus de la moitié des aliments conservés pour l'hiver.
La Mi-Carême est une très ancienne tradition française dont l’origine se perd dans la nuit des temps. Cette fête a lieu le quatrième jeudi après le début du carême, une période de 40 jours avant la fête de Pâques. Autrefois, l’Église catholique imposait des règlements sévères pour la durée du carême. Il fallait jeûner, s’abstenir de manger de la viande et se priver de toutes réjouissances.
Chez les anciens Acadiens, la fête de Noël n’avait rien de l’envergure et de l’importance qu’elle a aujourd’hui. La messe de minuit et celle du jour de Noël, sans oublier la visite à la crèche à l’église paroissiale, constituaient les principales activités de la fête. Il y avait bien sûr les cantiques traditionnels et le pâté à la viande, un mets que l’on ne préparait que pour les fêtes de Noël et du Jour de l’an.
Pendant la première convention nationale acadienne tenue à Memracook au Nouveau-Brunswick en 1881, les délégués acadiens ont choisi la date du 15 août, jour où l’Église célèbre l’Assomption de la Sainte Vierge, comme fête nationale de l’Acadie.