La question de l’éducation en Acadie a toujours été préoccupante. Selon les aléas des régimes en poste précédant la Déportation, l’instruction officielle en français était dispensée d’une façon plutôt sporadique, et conditionnelle aux moyens des habitants et aux contraintes mises en place par les divers régimes.
A la suite de la Déportation, l’instruction en français, offerte aux Acadiens revenus en Nouvelle-Écosse, devient encore davantage précaire. Déjà en 1766, une loi est promulguée par la Nouvelle-Écosse interdisant l’accès à l’instruction en français sous peine de sanctions sévères. L’arrivée de quelques missionnaires de langue française, et particulièrement celle de Jean Mandé Sigogne au sud-ouest de la province en 1799, soutient tant bien que mal l’effort des Acadiens. L’état d’ignorance chez les jeunes est « vraiment alarmant », rapporte Sigogne. En 1811, le gouvernement lance un système d’écoles publiques dans la province et construit des écoles là où habitent au moins trente familles. Une autre loi, à partir de 1841, permet l’enseignement des langues anglaise, française et gaélique dans les écoles. Cependant, en 1864, la loi Tupper fait de toutes les écoles publiques des institutions d’enseignement en anglais, avec l’obligation pour les enseignants de détenir un brevet d’enseignement de la province, en anglais.
C’est dans cette conjoncture que l’éducation en français a évolué au cours des décennies suivantes, non sans de nombreux défis à relever par les parents acadiens, les éducateurs et le clergé patriotique. L’article 23 de 1982 portant sur la Charte canadienne des droits et libertés donne droit aux parents de faire instruire leurs enfants dans la langue de la minorité officielle. À la suite de plusieurs tergiversations et de litiges devant les tribunaux, jusqu’à la Cour suprême du Canada, pour faire respecter cet article 23 de la Charte, la province crée en 1996 le Conseil scolaire provincial acadien (CSAP) pour administrer toutes les écoles de langue française en Nouvelle-Écosse.
Les capsules sous le thème de l’Éducation font état des braves pionniers et des éducateurs qui ont déployé leurs efforts courageux et persistants pour assurer une éducation de qualité en langue française en Nouvelle-Écosse.
Les Acadiens de la Nouvelle-Écosse pouvaient compter sur l’enseignement offert en français par plusieurs ordres religieux catholiques jusqu’en 1864 alors que la « Free School Act » dite « Loi Tupper » proclamait l’anglais comme seule langue d’enseignement en Nouvelle-Écosse, abolissant d’un seul coup l’enseignement en français.
Guy LeBlanc, patriote, éducateur, homme politique et entrepreneur est né à la Baie Sainte-Marie en 1950. Il a étudié à l’Université Sainte-Anne ainsi qu’à l'Université Acadia où il a obtenu respectivement un baccalauréat en art et un baccalauréat en éducation.
Guy LeBlanc a fait carrière dans l'enseignement jusqu’en 1985. En novembre 1985, à titre de membre du Parti progressiste conservateur, il est nommé ministre de l’Environnement sous l’Honorable John Buchanan, alors premier ministre de la Nouvelle-Écosse.
L’histoire de l’éducation en français en Nouvelle-Écosse débute sans doute en 1606 avec le travail de Marc Lescarbot, avocat, qui enseignait aux premiers colons en Acadie à Port-Royal.
Dès 1611, des missionnaires catholiques sont venus de France pour instruire et évangéliser les autochtones et les colons.
Guillaume-Marin LeBlanc est né à Arichat, Isle Madame, Nouvelle-Écosse, en 1836. Il fait ses études postsecondaires au Collège Saint-Francis Xavier, Antigonish, puis au Grand Séminaire de Québec. Il est ordonné prêtre en 1866.
Herbert Girroir est né à Tracadie, Nouvelle-Écosse, en 1825. Il fait ses études postsecondaires à Halifax puis au Grand Séminaire de Québec. Il est ordonné prêtre en 1853.
L’Évêque MacKinnon, impressionné par ce jeune prêtre, le nomme curé de la paroisse d’Arichat. Père Girroir nourrit deux passions pour le peuple acadien : spiritualité et éducation en français.
L’Université Sainte-Anne a été fondée à Pointe-de-l’Église, en Nouvelle-Écosse, le 1er septembre 1890, par les pères Eudistes. En vertu d’une loi provinciale, l’établissement d’enseignement a été constitué en société et est devenu université en 1892. Il s'agit du seul établissement postsecondaire de langue française en Nouvelle-Écosse