A première vue, les arts visuels chez les Acadiens en Nouvelle-Écosse pourraient sembler, jusqu’à récemment, l’enfant pauvre de la culture. Tel n’est pas nécessairement le cas. Pensons, dès le début de la colonie en Acadie, aux premiers européens qui ont dessiné des paysages, réalisé des gravures, des tableaux, et des cartes géographiques. Que dire encore des habits élaborés des paysannes, des ornements dans les églises, ou encore des artefacts créés par les forgerons et autres artisans, sans oublier l’art dramatique tel que le Théâtre de Neptune de Marc Lescarbot présenté dès 1606. Tout cela fait partie des arts visuels au sens large.
Il va sans dire que cet aspect de la culture a continué à se développer au cours des décennies et des siècles suivant le début de la colonisation. Au fur et à mesure que le peuple fondateur de l'Acadie prenait racine et qu'il n'était plus préoccupé du strict nécessaire à sa survie, il a pu créer de nouvelles façons de s'exprimer. Aussi, le rapprochement et le métissage avec le peuple mi’kmaq a sûrement contribué à influencer et à alimenter la création d’artefacts et d’art visuel chez le peuple acadien.
Au cours du 20e siècle, on découvre partout en Acadie de nombreuses églises décorées de très belles peintures et toute une variété d'objets de culte produits par des artistes et artisans locaux. Depuis quelques décennies, principalement en Acadie de la Nouvelle-Écosse, on constate un réveil remarquable des arts visuels en général, et de la peinture en particulier. De nombreux peintres très talentueux s’expriment, de manière variée, avec beaucoup de succès. Aux vernissages et aux expositions dans les différentes galeries, leurs tableaux sont grandement prisés et vendus non seulement localement, mais aussi aux niveaux national et international.
Ce réveil culturel ne se limite pas uniquement à la peinture, comme le prouve la fondation récente d’organismes régionaux et provinciaux regroupant les artistes et les différents artisans culturels, comme les piqueuses de couvertes, les confectionneuses de tapis au crochet, « hookeuses », et les sculpteurs, entre autres. Notons par exemple, la Fédération culturelle acadienne de la Nouvelle-Écosse (FeCANE) qui a pour mission de soutenir et de promouvoir le développement des arts et de la culture acadiens et francophones en Nouvelle-Écosse.
En fin de compte, les arts visuels ne sont pas l’enfant pauvre de la culture acadienne de la Nouvelle-Écosse. Cette partie de la culture est bien loin d’être effacée; elle continuera à s’épanouir aux cours des générations à venir.
Denise Comeau a presque toujours habité à la Baie Sainte-Marie. Sa formation artistique a été acquise en ateliers auprès de nombreux artistes chevronnés. Elle se dit autodidacte. Sa curiosité naturelle et son sens inné de l’esthétique l’ont d’abord conduite vers l’aquarelle pour peindre le milieu dans lequel elle baigne : baie, mer, vent, maisons, lignes à hardes, fleurs, prusses, nuages…
L’artiste peintre June Deveau habite à Saint-Alphonse dans Clare. Elle pratique son métier dans son studio qui est aussi une galerie d’art ouverte au public. Son amour de la peinture est né d’un désir de transmettre visuellement les histoires de la vie acadienne d’antan, racontées par sa famille et les visiteurs qui fréquentaient la maison familiale.
Pour parler de l'art, il est important de savoir d'abord que les diverses disciplines artistiques se classent en deux catégories, les arts d'interprétation et les arts visuels.
Le Conseil des arts de la Baie (CAB) existe depuis bientôt un demi-siècle. Le peintre local, Ernest LeBlanc, a pris l'initiative d’offrir des ateliers de peinture, ce qui a eu pour effet de rassembler bon nombre d’artistes qui ont décidé de fonder le Conseil en 1967. Depuis lors, son siège social est demeuré sur le campus de l’Université Sainte-Anne.
Marcelle Belliveau est revenue s’installer à la Baie Sainte-Marie en 2004 avec une formation en planification environnementale obtenue du Nova Scotia College of Art and Design. Elle décide alors d’explorer les concepts d’identité, d’échelle et de paradoxe en utilisant l’art abstrait.