L’histoire de l’Acadie est truffée de dates importantes. Cette introduction à la thématique « dates importantes » en présente quelques-unes, jugées significatives.
Au printemps de 1605, à la suite d’un hiver désastreux sur l’Île Ste-Croix, les survivants d’un groupe de colons français tentent de s'établir ailleurs, à Port-Royal, non loin de l’actuelle petite ville d’Annapolis Royal, Nouvelle-Écosse. Ces colons étaient dirigés par Pierre Dugua de Mons. Parmi les gens de qualité se trouvaient Samuel de Champlain et Jean de Biencourt de Poutrincourt. L’habitation actuelle de Port-Royal, une réplique d’un des plus anciens établissements européens sur le continent nord-américain, fut achevée en 1939 et elle fait partie des lieux historiques du Canada.
En 1632, un effort plus sérieux de colonisation est entamé par le gouverneur d’Acadie, Isaac de Razilly, qui arrive avec « 300 hommes d’élite » et installe la capitale de l’Acadie à La Hève, côte sud de la Nouvelle-Écosse. A la suite du décès prématuré de Razilly en 1635, son successeur Charles de Menou d’Aulnay rétablit la capitale à Port-Royal et, durant son régime qui se termine avec son décès en 1650, il fait venir une vingtaine de familles françaises, stabilisant quelque peu la colonisation, et qui deviennent en partie les ancêtres des futures générations acadiennes.
A la suite de prises et de reprises de l'Acadie entre la France et l'Angleterre, le Traité d'Utrecht de 1713 rétablit la paix entre la France et l'Angleterre, à la suite de la guerre de sucession d'Espagne (1701-1713), mais cède définitivement l'Acadie (délimitée par ses anciennes frontières) à l'Angleterre. A partir de cette date, le peuple acadien est soumis au règne britannique.
La date 1755 est la deuxième date fatidique qui change pour toujours l’histoire du peuple acadien. Comme il advient à tous ses sujets conquis, l’Angleterre exige des Acadiens un serment d’allégeance sans condition. Craignant qu'un tel serment les rende susceptibles aux représailles françaises et amériendiennes, les Acadiens désiraient à tout prix demeurer « neutres » en cas de conflit. Forcé par leur détermination, Richard Phillipps, gouverneur de l'Acadie en 1729-30, accepte par convention verbale des Acadiens un serment sans condition. Cependant, Charles Lawrence, gouverneur de l'Acadie de 1753 à 1756, en collusion avec le gouverneur de Massachusetts (1741-59), William Shirley, entre autres, décide de déporter tous les « français neutres » de tout le territoire acadien, les provinces maritimes actuelles. De 1755 à 1763, c’est le « Grand Dérangement » du peuple acadien : déportés principalement vers les colonies anglaises de la côte est des États-Unis actuels, les trois quarts de la population acadienne sont bannis de force, dont un nombre inconnu meurent de faim, de maladie ou de misère, sans compter ceux perdus en haute mer ou abattus dans les forêts.
En 1763, le Traité de Paris met fin aux conflits franco-britanniques. Il affermit définitivement le règne britannique sur les Maritimes et la Nouvelle-France, et il confirme la fin de la présence française sur ces territoires. À partir de cette date, le peuple acadien se rétablit lentement malgré de multiples obstacles, puis il reprend tranquillement vie surtout au cours du XXe siècle pour devenir une société vibrante et dynamique en ce XXIe siècle.
Avec la première Convention nationale acadienne à Memramcook, Nouveau-Brunswick, en 1881, l’Acadie se donne au cours de sa renaissance des symboles significatifs de son identité culturelle, par exemple une fête nationale, le 15 août, fête de Notre-Dame de l’Assomption, sa patronne officielle. Cette date a fait l’objet d’une « Loi instituant la Journée de la fête nationale des Acadiens et des Acadiennes », adoptée par le Sénat du Canada, le 5 juin 2003. De plus, le 5 septembre 2004, la Gouverneure générale du Canada, Adrienne Clarkson, a proclamé le 28 juillet de chaque année, à compter de 2005, « Journée de commémoration du Grand Dérangement » du peuple acadien.
Voilà donc quelques dates considérées notables dans l’histoire du peuple acadien ; bien d’autres le sont aussi, et ce thème présente au lecteur quelques capsules qui sauront l’intéresser.
A l’automne 1918, les gens célébraient la fin de la première guerre mondiale. Les soldats revenaient des fronts européens. Le virus H5N1 qui s’abattra dans la région viendra assombrir cette période.