L’art dramatique en Acadie de la Nouvelle-Écosse a connu ses débuts dès 1606 lorsque Marc Lescarbot présenta à Port-Royal le Théâtre de Neptune. Durant les siècles suivants, selon les circonstances et les occasions, le peuple acadien s’est exprimé sur la scène dans tous les coins de la province pour se recréer, s’amuser et pour s’exprimer. Parfois, ces pièces sont inventées et écrites par les gens du lieu, d’autres fois ce sont des œuvres choisies et adaptées pour les circonstances. Que ce soit à l’Isle-Madame, à Chéticamp, à Par-en-bas ou à la Baie Sainte-Marie, on réalise sur scène des comédies, des soupers-théâtre, des saynètes, des reconstitutions historiques ou des tableaux vivants (« pageants ») montés de toute pièce par les Acadiens et les Acadiennes pour souligner un anniversaire important de l’Acadie, la fête nationale ou une autre occasion digne d'être signalée. Par exemple, on aime bien théâtraliser les célébrations du 15 août par une diversité de procédés. Dans les écoles acadiennes aussi, et dans les salles de théâtre qui surgissent de plus en plus dans les communautés acadiennes, les enseignants et les réalisateurs en herbe produisent avec les élèves et les adultes des piécettes à l’occasion de Noël ou à d’autres occasions spéciales.

Strictement parlant, aucune troupe acadienne ne s’est méritée le qualificatif « professionnelle », car aucune n’a pratiqué à plein temps l’art dramatique en Nouvelle-Écosse. Cependant, une troupe communautaire semi-professionnelle, et associée à l’Université Sainte-Anne, Les Araignées du boui-boui, a vu le jour en 1971. Grâce à l’habile direction artistique du professeur Normand Godin pendant plusieurs années, elle s’est distinguée non seulement sur la scène locale et régionale, mais aussi sur la scène provinciale, nationale et internationale. Le lecteur découvrira dans les capsules qui suivent les réalisations de cette troupe et les prestigieux honneurs qu’elle s’est mérités. De plus, pendant plusieurs années à Chéticamp, les troupes « Théâtre des Moineaux » et « Sans-détours », entre autres, ont produit sur scène des pièces avec des comédiens payés au moyen de subventions estivales.

Il faut ajouter aussi que les pères Eudistes du Collège Sainte-Anne ont, depuis sa fondation jusque dans les années 1960, réalisé des tableaux vivants et monté une grande variété de pièces de théâtre puisées dans les répertoires classiques français et anglais ou chez des auteurs plus contemporains, ou encore écrites par les pères eux-mêmes.