Les médias comprennent l'ensemble des procédés de transmission massive de l'information, y compris les médias audiovisuels et plus récemment l’Internet. En Acadie, c’est la presse écrite qui fait son apparition d’abord en 1867 avec la publication de Le Moniteur acadien à Shédiac, Nouveau-Brunswick. Cependant, comme l’affirme Gérard Beaulieu à la fin du XXe siècle, « Il n’existe pas encore d’études exhaustives pour l’ensemble de la presse en Acadie… ».
En Acadie de la Nouvelle-Écosse, c’est vers 1880 qu’un premier journal, l'Avenir, est lancé à la Baie Sainte-Marie et ensuite à Yarmouth; cependant, on en cesse la publication vers 1883. Une autre tentative, aussi à la Baie Sainte-Marie, voit le jour en 1890, L’Acadie libérale, dont on cesse la publication en 1893. En 1890, un autre journal, L’Acadie, publié cette fois à Weymouth, fait son apparition sous la direction du père eudiste Jules Lanos. Ce dernier entretient des polémiques virulentes avec le fondateur du journal L’Évangéline, Valentin Landry, qui en novembre 1887 publie à partir de Digby son premier numéro. La publication de L’Évangéline déménage deux ans plus tard à Weymouth, et ensuite en 1905 de façon définitive à Moncton, Nouveau-Brunswick, où elle prend fin en automne 1982.
La presse acadienne en Nouvelle-Écosse reprend vie à l'hiver 1937 avec la publication d’une première feuille du Petit Courrier, sous la direction de Désiré d’Éon, propriétaire, d’abord à partir de Digby et plus tard à Pubnico-ouest. C’est un journal « populaire » destiné aux Acadiens, pour « parler d’eux-mêmes ». En 1972, l’Imprimerie Lescarbot Limitée fait l’acquisition du journal optant plutôt pour une mission provinciale. En 1987, une société à but non lucratif est fondée, la Société de presse acadienne, et elle devient l’actionnaire majoritaire de l’Imprimerie Lescarbot. La Société continue de façon très respectable la publication du journal, Le courrier de la Nouvelle-Écosse, jusqu’à nos jours.
Bien que les articles publiés dans des revues universitaires, les bulletins de sociétés historiques et autres écrits de ce genre ne rentrent pas strictement dans la catégorie de médias, ce sont néanmoins des écrits qui transmettent de l’information à la masse. On ne peut ici les omettre complètement, car ces écrits sont présents surtout à partir du début du XXe siècle et jusqu’à nos jours.
Les médias radiophoniques ont pris beaucoup plus de temps à surgir en Acadie ; ce n’est qu’au début des années 30 qu’un poste de radio diffuse en français de New-Carlisle, en Gaspésie, et rejoint les Acadiens du nord-est du Nouveau-Brunswick. En Nouvelle-Écosse, les Acadiens de la Baie Sainte-Marie et du Cap-Breton doivent attendre jusqu’à 1959 avant que soit diffusée une programmation en français de la Société Radio-Canada (dorénavant SRC) au moyen d’une série de postes de relais. Aujourd’hui, les Acadiens de toutes les régions de la province peuvent capter en français les ondes de la SRC. De plus, il existe à ce jour au moins quatre radios communautaires qui diffusent une programmation locale aux quatre coins de la province.
Quant à la télévision en français, son arrivée se fait encore plus tardive que celle de la radio. En Nouvelle-Écosse, ce n’est que vers la fin des années 80 que les Acadiens peuvent capter la programmation télévisée de la SRC. Cependant, depuis l’avènement assez répandu aujourd’hui de fournisseurs de services de télédistribution, les abonnés acadiens qui le désirent ont accès à une variété considérable de postes et de canaux en français.
Ce thème fait apprécier l’existence passée et actuelle d’un certain nombre de médias en Acadie de la Nouvelle-Écosse.
La radio communautaire fut établie en 1998 par un comité provisoire qui reconnaissait le manque d’outils favorisant le développement et la préservation de la langue française dans la région de Richmond. Ce comité était au courant que d’autres radios communautaires dans la province et à travers le pays favorisaient beaucoup la promotion et la préservation de la culture.
Le fondateur de l’unique journal de langue française en Nouvelle-Écosse, Désiré d’Éon, est né en 1905 à Pubnico-ouest, Nouvelle-Écosse. Après l’obtention d’un BA au Collège Sainte-Anne, d’Éon obtient un brevet d’enseignement du Provincial Normal College, Truro (N.-É.), et plus tard un MA à la Catholic University of America, Washington, DC.
Le 10 février 1937, Désiré d’Éon publie le premier numéro d’un journal hebdomadaire de langue française destiné aux Acadiens du sud-ouest de la Nouvelle-Écosse. Au fil des années, la publication va connaître de nombreux changements. Son nom se modifie, son lieu de publication se déplace et la méthode d’impression se transforme. Cependant, le journal a toujours conservé son rôle primordial de lien vital pour les membres de la communauté acadienne.
Depuis 1995, la radio communautaire CKJM dessert les communautés de Chéticamp, Saint-Joseph-du-Moine et Magré dont la population de langue française est d’environ 3,000 habitants. Une tour de diffusion installée à Pomquet rejoint les francophones et les Acadiens du comté d’Antigonish ainsi que les communautés situées au sud du comté d’Inverness.
Au milieu des années 80, nait l’idée d’un projet de radio communautaire de langue française, accessible aux Acadiens et autres francophones du sud-ouest de la Nouvelle-Écosse. Un groupe de bénévoles, assemblé autour de Paul-Émile Comeau, le président fondateur de Radio Clare, parvient à obtenir une licence du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC). Enfin, le 28 septembre 1990, la programmation régulière de CIFA est lancée.