Les Acadiens de la Nouvelle-Écosse, peu nombreux et isolés géographiquement, ont conservé dans leur langue plusieurs caractéristiques des parlers français importés particulièrement du Poitou et de la Saintonge à partir des années 1630.
L’écart entre ce parler acadien et le français contemporain est assez grand. Aussi, dans plusieurs enclaves acadiennes, les populations sont branchées sur les médias anglais. Elles considèrent donc le français international comme une langue étrangère, et ce, tant par sa grammaire et son lexique que par sa prononciation. De plus, le parler acadien varie sensiblement selon les régions et les villages.
À partir de 1986, les Araignées du boui-boui ont écrit ou adapté presque toutes leurs pièces en parler acadien de la Baie Sainte-Marie en s’appuyant sur quelques locuteurs authentiques qui maîtrisent très bien le parler populaire traditionnel, sur les recherches du linguiste Pascal Poirier et les dictionnaires historiques de la langue française. Ainsi, les spectateurs acadiens (de la Baie Sainte-Marie surtout) ont pu vibrer au contact de leur propre langue, puisque les acteurs pouvaient enfin réciter leur texte avec toutes les nuances et toute la charge émotive qu’elle véhicule.
Par le théâtre, tant en Acadie qu’en tournée ou dans des festivals, les Araignées ont valorisé le verbe acadien et le peuple qui l’emploie.
Sources bibliographiques
GODIN, Normand, Le parler acadien dans le théâtre des Araignées du boui boui, 1993.
GODIN, Normand, « Acadian Parlance on Stage », Kingston, Canadian Theatre Review, 75 summer, 1993, p.12-18.
POIRIER, Pascal, Causerie memramcookienne, Moncton, Chaire d’étude acadienne, Collection Blomidon, Édition critique par Pierre M. Gérin, Article sur la langue acadienne, p. 119-145, 1990.
THIBAULT, Michel, De vrais chefs d’œuvre dans la langue acadienne, Le Courrier de la Nouvelle-Écosse, 24 mai, 1989.