Plusieurs mots et expressions utilisés dans la région de Par-en-Bas sont les mêmes ou presque les mêmes que dans la région du Cap-Breton. Ces mots viennent du vieux parler acadien, parfois utilisés pour une différente raison, selon le besoin, avec de légères variations.

Par exemple, la laisse (ou laize) était un mélange de varech, de goémon, de mousse irlandaise et d’herbe-à-outarde, un excellent produit de mer qui servait d'engrais pour les champs. A Pubnico-Ouest, on parle du pain doux, ou gâteau. Le mot 'mousse' y signifie jeune garçon, et le mot canot veut dire bateau de pêche.

En Bas-de-Touschette (Wedgeport), un monsieur Maffre était un homme rempli de tours. Ce nom est devenu moffe, une personne moqueuse. On trouve des petites coques dans les salines, terrains de foin salés qui longent nos côtes, mais ça prend des bons bras pour gratter les coques dans ces salines. Un boyard, espèce de charrette sans roue portée par deux hommes, un à chaque bout, était utilisé pour transporter de lourdes charges, surtout dans les îles où on trouve de grosses roches. Une personne qui a eu la verdasse a certainement eut une très grande peur. La région de Par-en-Bas continue de dire septante (70), huiptante (80) et nonante (90).

Les gens de l'Île-des-Surette disaient guedaine et julique pour parler d'une jeune fille, et feutchaque signifiait enfant. La Maraîche voulait dire mauvaise personne, et les enfants ne devraient pas s’associer à elles. Benaise indique une grande fierté.

Eric Surette de l’Île-des-Surettes chante Arnice à BillJack :

Arnice à BillJack
C’était son franc nang (nom)
Y l’appelions la molue
Quasiment tout le teng (temps)
Y viva dans une cabane
Su’l bord d’la mar
Y viva d’jour en jour
Y s’occupa point d’hier

Il existe en Acadie beaucoup de vieux mots qui n'ont plus usage dans le français standard. On utilise des hardes au lieu de vêtements, abrier au lieu de couvrir, flatter au lieu de caresser, amarrer une vache comme on amarre un bateau. On dit qu’on aide à quelqu’un au lieu d’aider quelqu’un, et bien d’autres choses que disaient Rabelais, Montaigne, LaFontaine, les grands classiques du 17e siècle. De nos amis les Amérindiens, on adoptait mocassin, machcoui, mecauque, madouèce.

Sources bibliographiques

BOUDREA, Ephrem, lossaire du vieux parler acadien, 1988.

CORMIER, Yves, Dictionnaire du français acadien, 1999. 

BOUDREAU, Blair, La vie acadienne en Nouvelle-Écosse fascicule 2, Être acadien aujourd’hui, 1985.