La Chandeleur, le 2 février, signale le milieu de l’hiver. Selon une ancienne croyance, si l’ours ou la marmotte voit son ombre ce jour-là, l’hiver continuera pendant 40 jours. On disait que rendu à la Chandeleur, il fallait avoir « demi-cave, demi-grenier », c’est-à-dire qu’il ne fallait pas avoir consommé plus de la moitié des aliments conservés pour l'hiver.
Selon la tradition française, on devait manger des crêpes à la Chandeleur. Cette tradition était autrefois observée dans la plupart des communautés acadiennes de la Nouvelle-Écosse. Ce jour-là, chaque membre de la famille devait « virer sa crêpe ». Si elle tombait par terre, il fallait la manger à même le plancher! On organisait même des soirées sociales entre amis, pendant lesquelles on faisait des crêpes et on se divertissait avec du chant, de la musique et de la danse.
À Chéticamp et à Saint-Joseph-du-Moine, on faisait autrefois la quête de la Chandeleur. Le 1er février, une bande de jeunes hommes, dirigés par un chef, faisaient le tour du village pour recueillir des aliments qui servaient à faire un festin communautaire le jour même de la Chandeleur. Dans chaque maison, les quêteurs divertissaient leurs hôtes par de la danse et des chansons. Le festin avait lieu dans une grande maison du village où les gens célébraient jusqu’à tard dans la nuit. Cette tradition a disparu à Chéticamp dans les années 1910 et à Saint-Joseph-du-Moine dans les années 1930. Afin de rappeler cette ancienne tradition, on organise toujours dans cette région du Cap-Breton des soirées sociales le soir de la Chandeleur, particulièrement dans les clubs d’âge d’or.
Sources bibliographiques
ARSENAULT, Georges, Courir la Chandeleur, Moncton, Éditions d'Acadie, 1982, 111 p.
CHIASSON, Père Anselme, Chéticamp : histoire et traditions acadiennes, Moncton, Éditions des Aboiteaux, 3e édition, 1972-1962, p. 210-212.