Les tisanes étaient des breuvages chauds à base d’eau, de sucre et de plantes. Autrefois, on utilisait les tisanes pour traiter de nombreuses maladies humaines. Il y avait aussi les « ponces », breuvages forts provoquant des suées pour éliminer les toxines du corps.
Les Acadiens consultaient souvent les « Indiens » et achetaient leurs remèdes naturels. Les relations et les mariages entre les deux peuples créaient une fusion de culture et de science. Les Acadiens remplacèrent une partie de leur médecine folklorique de France par les remèdes naturels et les tisanes des Mi’kmaq.
Les tisanes faites à partir de plantes faisaient office de remèdes naturels. Les soignantes faisaient bouillir les parties de la plante ayant les propriétés médicinales : l’écorce, la branche, la feuille, la racine ou la fleur. Il y avait aussi les tisanes à la menthe (papparmane), à l’écorce d’épinette et à la mélasse et poivre.
Les soignantes sondaient le malade et préparaient la tisane pour soigner malaise ou douleur.
Un malade atteint d’un rhume ou d'une grippe fiévreuse était soigné avec une ponce de rhum noir, de sucre et de gingembre dans de l’eau chaude, ce qui provoquait une transpiration apaisant la fièvre.
Les tisanes devenaient les breuvages quotidiens du malade pendant sa convalescence : tisane de mélasse et d'oignons dans de l’eau chaude, trois fois par jour; tisane d’écorce de cormier comme tonique pour l’appétit; tisane de branches de sapin comme prévention et pour fortifier le sang.
L’art de la préparation des tisanes était parfois scientifique et parfois relevait de la superstition. Ces tisanes ont soulagé mes ancêtres pendant des décennies.
Sources bibliographiques
CHEVRIER, Yolande, Les remèdes de ma grand-mère, Les Éditions Québecor, 2008.
CHIASSON, Père Anselme, Histoires et traditions acadiennes, Éditions des Aboiteaux, Moncton, Nouveau-Brunswick, 1972.