Herbert Girroir est né à Tracadie, Nouvelle-Écosse, en 1825. Il fait ses études postsecondaires à Halifax puis au Grand Séminaire de Québec. Il est ordonné prêtre en 1853.
L’Évêque MacKinnon, impressionné par ce jeune prêtre, le nomme curé de la paroisse d’Arichat. Père Girroir nourrit deux passions pour le peuple acadien : spiritualité et éducation en français.
En 1856, l’Évêque MacKinnon, influencé par le Père Girroir, invite les religieuses de la Congrégation Notre-Dame à ouvrir une école pour jeunes filles. En 1864, les Sœurs passent l’examen provincial et obtiennent leur certificat d’enseignement de la Nouvelle-Écosse.
De plus, l’Abbé Girroir, soutenu par l’Évêque MacKinnon, recrute en 1861 les Frères des Écoles chrétiennes pour ouvrir des écoles francophones à l’Isle Madame. Par ailleurs, en 1864, le gouvernement de la Nouvelle-Écosse adopte une loi exigeant que les professeurs soient licenciés et qu’ils passent des examens de qualification. Et, en 1865, un amendement à l’Acte de l’Éducation est homologué, rendant obligatoire la gratuité pour les écoles publiques.
La pression des Anglophones du diocèse s’opposant à l’établissement d’institutions francophones provoque le transfert de l’Abbé Girroir à Arichat-Ouest.
Or, les Frères des Écoles chrétiennes refusent de subir l’examen provincial et décident de fonder une école privée. Père Girroir fait appel à Sir Charles Tupper, premier ministre de la Nouvelle-Écosse. Une lettre pleine d'émotion et patriotique, envoyée au gouvernement, tombe dans l'oreille d'un sourd. Malheureusement, la majorité des Acadiens n’ont pas les moyens de soutenir une école privée. Les Frères retournent donc au Québec en 1865.
Le rêve du Père Girroir d’établir une institution postsecondaire de langue française à l’Isle Madame se réduit à une école primaire où le français est enseigné comme langue seconde à compter de la neuvième année.
Le Père Girroir a servi plusieurs paroisses. Il est mort en 1884 à Havre-Boucher.
Ce prêtre, apparemment destiné à une vie notable, a été réduit à une vie de frustrations, victime des préjugés du temp
Sources bibliographiques
HERBIN, Charles A., Manuscrit inédit sur le comté de Richmond.
ROSS, Sally, Les écoles acadiennes en Nouvelle-Écosse (1758 – 2000), Centre d’études acadiennes, Université de Moncton, Moncton, Nouveau-Brunswick, 2001.
Société d’histoires acadiennes de la Nouvelle-Écosse, Les actes du premier colloque – Histoire de l’Isle Madame. Publication du Centre acadien de l’Université Sainte-Anne, mars 1982.