Né en France le 6 avril 1763, l’aîné d’une famille de drapiers à Beaulieu-lès-Loches, Jean Mandé Sigogne complète en 1787 des études théologiques au séminaire de Tours. Ordonné prêtre séculier dans cette ville la même année, Sigogne commence aussitôt son ministère à Manthelan en qualité de vicaire.
Au moment de la Révolution française, il choisit de rester fidèle à sa conscience sacerdotale et refuse de s'allier à l'idéologie républicaine en prêtant serment à la Constitution civile du clergé. Forcé de vivre en clandestinité au risque de représailles sérieuses, il opte finalement en 1792 pour l'exil en Angleterre où il pratique son ministère autant que lui permet la loi britannique.
Sigogne y demeure jusqu'à son départ pour l'Acadie de la Nouvelle-Écosse en 1799. Sur les directives du supérieur des missions, il se rend au Cap de Sable et à la Baie Sainte-Marie. Il fonde ces deux paroisses acadiennes composées d’Acadiens rétablis là suite à la Déportation de 1755-63 et complètement démunis. Animé d’une spiritualité sincère mais austère, d’un dévouement exemplaire et sans limite, l’abbé consacre fidèlement les 45 dernières années de sa vie à servir les Acadiens et les Mi’kmaq.
Durant cette période, Sigogne réussit à faire bâtir neuf églises, à créer un système d’écoles et à obtenir d’importantes concessions de terres. D'une santé fragile, vivant dans des conditions matérielles précaires, devant certains Acadiens récalcitrants, le bilan de son activité socio-religieuse demeure remarquable. Il meurt dans sa sacristie le 9 novembre 1844, laissant une marque durable sur ses paroissiens à la suite d’un ministère loyal jusqu’au dernier moment.
Sources bibliographiques
BOUDREAU, Gérald C., Le père Sigogne et les Acadiens du sud-ouest de la Nouvelle-Écosse, Éditions Bellarmin, St-Laurent (Québec), mai 1992, 230 p.
BOUDREAU, Gérald C., Sigogne par les sources, recueil préfacé et commenté de 24 anciens manuscrits inédits du missionnaire Jean Mandé Sigogne, Éditions d'Acadie, Moncton (N.-B.), 1997, 204 p.