Menoudie (aujourd’hui, Minudie) est, après Pubnico, l'un des plus anciens établissements acadiens encore habités par des descendants acadiens.
Vers 1680, Jean Labarre et son épouse Catherine s’établissent à Menoudie où ils sont recensés en 1686 avec leur fille, Marie-Élizabeth, qui épousera vers 1698 Jean-Baptiste Forest de Port-Royal. Leurs descendants habitent toujours Menoudie quand, à la fin de l’été 1750, leur village est incendié par les Français.
Réfugiées autour du Fort Beauséjour, en territoire réclamé par la France, les familles de Menoudie sont dispersées à partir de 1755. La plupart ne reviendront pas à Menoudie qui devient, en 1765, la propriété de J.F.W. DesBarres qui invite plusieurs familles acadiennes comme tenanciers sur ses terres. Parmi ces familles se trouve celle de Pierre Doiron et Anne Forest de Menoudie qui s’établissent sur les terres de DesBarres à Nanpanne (Nappan, aujourd’hui).
En 1805, la majorité des familles quitte Menoudie pour s’établir à Scoudouc, Saint-Anselme, Shemogue et Cap-Pelé au Nouveau-Brunswick. D’autres familles demeurent sur les terres de DesBarres qui les cède à Amos Seaman. En plus d’exploiter le marais, ce dernier développe les carrières de grès où sont produites des meules. Plusieurs familles acadiennes du sud du Nouveau-Brunswick viennent alors à Menoudie et, vers la fin du XIXe siècle, les mines de charbon de Joggins en attirent d’autres. La région garde ainsi son caractère français, mais depuis le milieu du XXe siècle, la langue française y a perdu beaucoup de terrain et seules quelques personnes âgées la parlent encore de nos jours.