On a tendance à confondre aujourd'hui les termes « conte » et « légende ». Les véritables contes sont des récits oraux fictifs qui ne sont pas clairement situés dans le temps et dans l'espace. Leurs origines se perdent dans la nuit des temps et ils ont voyagé partout.
En Acadie, les contes traditionnels ont été transmis de bouche à oreille jusqu'aux années 1930, époque où commença une longue période de déclin. Constatant l’avancée des moyens de communication modernes, les folkloristes se sont hâtés de recueillir les contes et les déposer dans les archives.
Les pionnières dans cette recherche ont été Helen Creighton et la française Geneviève Massignon pendant les années 1940, suivies par le père Anselme Chiasson, Gérald Aucoin et Carmen Roy. Ces chercheurs ont recueilli, en tout, 160 contes, dont les deux tiers proviennent des environs de Chéticamp ou de Pubnico-Ouest, les autres de conteurs de la Baie Sainte-Marie, de Chezzetcook-Ouest et de l’Isle Madame.
Grâce aux enquêtes, nous avons accès aux contes qui étaient jadis racontés soit en famille, soit pendant les veillées entre amis, ou encore l’hiver dans les chantiers forestiers. Les bûcherons ont contribué à la transmission des contes en apprenant des récits des travailleurs qu’ils côtoyaient. Ils étaient les maîtres des grands contes merveilleux ou « contes de fées » qui pouvaient durer des heures. Le domaine du conte est cependant très varié, comprenant des histoires drôles ou « fabliaux », des petits contes d’animaux qui amusaient les enfants et des histoires sentimentales ou tragiques ressemblant à des nouvelles littéraires.
Sources bibliographiques
AUCOIN, Gérald E., L'oiseau de la vérité et autres contes des pêcheurs acadiens de l'Île du Cap-Breton, Montréal, Éditions des Quinze, 1980, 207 p.
CHIASSON, Anselme, Contes de Chéticamp, Moncton, Éditions d'Acadie, 1994, 192 p.