Germaine Comeau a déjà imaginé vivre dans une forêt loin de la France, survivre un été aux puits secs et flâner dans les rues de Laville. Même si elle a vécu presque toute sa vie dans le village de La Butte à la Baie Sainte-Marie, ses voyages en Amérique et en Europe ont attisé sa curiosité et nourri son ouverture sur le monde.
L’écriture romanesque a plongé Germaine dans des mondes imaginaires dont la plupart des personnages respirent au rythme lent d’une routine villageoise inspirée de son propre milieu.
Son plus récent roman, Laville, s’éloigne de la structure du roman traditionnel. Dans une conférence présentée à l’Université Sainte-Anne en mars 2010, Germaine dira : « La structure de Laville reflète le monde dans lequel plusieurs de nous vivons aujourd’hui, un monde où notre quotidien est parsemé d’espaces virtuels, de rencontres réelles, de communications instantanées, d’un accès ultra facile à une surdose d’information. » Laville joue avec le temps et l’espace. La narratrice du roman, de connivence avec sa fille Ariane qui étudie à Pairs, recrée l’histoire comme si le Grand Dérangement n’avait pas eu lieu. En plus d’une réflexion sur la vie, on y trouve un sous-texte nourri d’un questionnement identitaire. Laville est un roman charnière qui confirme une écriture destinée à surprendre le lecteur.
Germaine Comeau a reçu le prix France-Acadie en 1984 pour L’été aux puits secs et le prix Antonine-Maillet-Acadie-Vie 2009 pour Laville. En 2006, sa production multimédia, Clarevoyance, jetait un regard sur la vie et la création artistique de la Baie Sainte-Marie.
Germaine Comeau
Sources bibliographiques
COMEAU Germaine, Loin de France, Éditions d’Acadie, 1997.
COMEAU Germaine, Laville, Éditions Perce-Neige, 2009.
Paroles d’Acadie Anthologie de la littérature acadienne (1958-2009), Préface, choix et notices de David LONERGAN, Collection Agora aux Éditions Prise de parole, Sudbury, 2010.