La pêche à l’espadon était vibrante à l'Isle Madame et dans les autres communautés côtières pendant les années 1940 et 1950.
Les bateaux étaient transformés pour la pêche à l’espadon : un mât était érigé au milieu du bateau; juché à mi-mât, le capitaine pouvait gouverner le bateau et en contrôler la vitesse. Les pêcheurs avaient des perches. Ils s’installaient dans le mât avec leur casque à bec long qui leur permettait de scruter la surface de la mer à la recherche de la nageoire dorsale de l’espadon.
Une chaise était montée sur le devant du bateau afin de permettre au dardeur de planter le harpon dans le dos de la bête. Un bateau agrémenté pour la pêche à l’espadon était de toute beauté et faisait la fierté du pêcheur. Les pêcheurs se déplaçaient pendant des semaines, de l’Isle Madame au Cap Nord.
En apercevant une nageoire dorsale, le bateau devenait source d'activité. Chaque membre de l’équipage avait ses responsabilités : le dardeur se plaçait dans sa chaise et l’adjoint s’occupait du cordage et des barils. Le capitaine dirigeait le bateau vers la nageoire. Il approchait la nageoire d’un angle qui était avantageux pour le dardeur qui enfonçait le harpon dans les muscles de la nageoire. Son adjoint lançait le cordage et le baril dans l’eau.
L’espadon après quelque temps s’épuisait et il se noyait. Il était égorgé et fendu. Le sabre était coupé ainsi que la tête. Il était placé sur la glace pour le voyage au port.
Quand les espadons étaient nombreux, la pêche était rentable.