Marcelle Belliveau est revenue s’installer à la Baie Sainte-Marie en 2004 avec une formation en planification environnementale obtenue du Nova Scotia College of Art and Design. Elle décide alors d’explorer les concepts d’identité, d’échelle et de paradoxe en utilisant l’art abstrait.
Son questionnement artistique et identitaire la met rapidement en contact avec l’artiste Denise Comeau. « C’est comme si nous avions la même base, mais notre travail est différent », dit-elle.
Marcelle redécouvre son milieu. Elle voit dans la culture de la Baie de nombreuses « couches » d’interprétation qu’elle inscrit dans une vision nettement poststructuraliste. Par ses lectures et son observation du milieu, elle joue avec des idées qui selon elle pourraient préoccuper tout le monde. Cependant, c’est la manière d’organiser ces idées dans une vision signifiante qui nourrit son art et qui lui sert de guide.
Ses premières oeuvres abstraites sont inspirées de paroles des versions anglaise et française du poème Évangéline de Longfellow. Les mots lui ont servi de lecture d’une facette de notre identité qu’elle confronte aux expressions populaires actuelles. « Toute la question d’identité, c’est du vrai qui répond aux grandes questions, contrairement à une science comme la physique », nous dit Marcelle. Ce « vrai » l’amène à se poser la question fondamentale de prise de décisions par rapport à un milieu social complexe et souvent conflictuel.
Elle ajoute, en rétrospective : « Je regarde mes oeuvres abstraites et je vois où j’étais quand je les ai faites. Elles parlent de moi que je veuille ou non. Elles expriment qui je suis, mais sans explications. »